Béziers : le retraité filmait ses employées dans les toilettes

Le retraité, qui est à la barre du tribunal, a 68 ans. Il est poursuivi pour atteinte à l’intimité de la vie privée, pour avoir filmé deux aides ménagères et deux infirmières dans les toilettes de sa maison, à l’aide d’une mini-caméra vidéo. Pour ces faits commis au mois de mars 2014, il a été condamné à 500€ d’amende avec sursis. Le prévenu vit depuis des années à son domicile avec sa femme, totalement handicapée, et son fils lui aussi très atteint. Depuis des années, cet homme, pétri de honte devant le tribunal, n’a plus de vie sentimentale, plus de vie sexuelle. Il s’est réfugié sur internet pour assouvir ses fantasmes. « En visionnant une vidéo, j’ai eu l’idée d’acheter une mini-caméra. Mais je ne voulais pas faire de mal. J’ai tellement honte de ce que j’ai fait », assure le vieil homme à la barre.

Une caméra dans le coussin

Pour réussir son entreprise, il avait dissimulé un petit appareil dans un coussin. Celui-ci avait une autonomie de 30 minutes. Il le mettait en place avant que les infirmières n’arrivent et attendait le résultat. Au total, seulement une quarantaine de films ont été enregistrés. Et les victimes ne sont pas identifiables. Me Mathilde Abella, pour trois victimes va plaider la perte de confiance. « Cela faisait dix ans que ces personnes travaillaient pour lui. Elles le décrivent comme un homme courtois et poli. Elles ont un véritable sentiment de trahison de sa part. Une de mes clientes est tellement perturbée, qu’elle a dû quitter son emploi. Il a voulu faire du porno. C’est un employeur pervers et malsain. » « C’est bien qu’il soit ici, insiste le procureur Miquel, à 68 ans, il a eu une vie sans tache. Nous voyons tous qu’il regrette, même si ses explications sont brèves. Ce qu’il a fait est largement blâmable. » Il va requérir une peine avec sursis à la discrétion du tribunal.

Accablé de honte

« Il est devant vous accablé de honte, explique pour sa défense Me Sandrine Esposito. Il vit depuis des années sans loisirs, sans distractions. Depuis un an, il vit dans la honte et la culpabilité. Sa sanction, c’est fait. » L’avocate va revenir sur les handicaps de sa famille. Puis elle va insister : « Les parties civiles demandent des dommages et intérêts (4 900 € en tout, NDLR). Mais pour cela il faut être identifié. Il faut pouvoir les reconnaître sur la vidéo. Seules les infirmières pourraient le faire. Les aides ménagères arrivent sur place alors que la caméra n’a plus d’autonomie pour fonctionner. Donc, elles ne sont pas des victimes. Une d’entre elles essaye de battre monnaie et d’aller aux prud’hommes. Je vous demande de rejeter les parties civiles faute de qualité. » La défense sera entendue.

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